Autriche été 2008
Promenade # 1 :
Publié par Lia le 15.8.08 0 grain(s) de sel
Nouvelle nouvelle
Un homme, deux roulettes,
quatre épaisseurs
.......Aujourd'hui j'ai décroché le contrat. Je suis maintenant assuré d'être invité à un barbecue chez mon patron ce week-end. Rien que d'y penser, ça m'excite déjà. En plus, il y aura tous les collègues du boulot, ce sera super sympa de passer du temps avec eux en-dehors de la semaine. Pour ça, je reviens de Dijon où j'ai rencontré le réalisateur, qui m'a envoyé voir son assistant à Caen, qui en fait était chez sa maîtresse à Angers, et qui lui m'a envoyé à Tours pour régler ça avec la gestionnaire de la série. Et celle-ci m'a donné rendez-vous à Paris aujourd'hui pour rencontrer toute l'équipe. C'est à se demander pourquoi je suis parti à Dijon puisque je monte tous les deux jours à Paris. Enfin voilà, c'est comme ça; Certains ont un train de vie, moi je passe ma vie dans les trains.
.......Pour l'instant je suis sur mon quai. Le quai numéro 8 où les trains qui y passent sont en provenance de Lille et à destination de Rennes. Je viens ici 256 à 257 fois par an... À peu près. Sur ce quai, il y a trois bancs. Le premier qui est bancal, le troisième qui est loin, trop loin. Et puis le deuxième, le mien. Mon banc numéro 2 sur mon quai numéro 8. Ce banc où je colle toujours mes chewing gums qui n'ont plus de goût en dessous. Je l'aime bien ce banc. C'est le seul sur les trois qui a une poubelle accolée à sa droite et un lampadaire à gauche avec un haut-parleur accroché tout en haut. La poubelle c'est pratique pour les papiers de chewing gums, et le haut parleur c'est super pour entendre aux premières loges les annonces de Martine. Martine c'était ma coiffeuse pendant 10 ans avant qu'elle ne mette le feu à son salon avec un sèche-cheveux et qu'elle ne se retrouve à la rue. C'est moi qui lui ai trouvé ce boulot de voix-off grâce à mon collègue Jean-Marc qui habite à Paris, qui a un beau-frère qui est contrôleur dans les trains Corails et dont la femme travail au guichet des départs immédiats.
.......Jean-Marc il a déménagé à Paris parce que sa femme elle voulait bien. La mienne elle veut pas. Elle veut jamais rien ma femme. Déménager elle veut pas, acheter un labrador elle veut pas, et manger devant la télé elle veut pas.
.......Tiens, je sens vibrer dans ma poche et j'entends les Village People entonner YMCA. La voilà qui m'appelle. Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui raconter encore?
« - Tu vas bien Alexandre? Qu'est ce que tu me racontes de beau?
- Ben... Euh... J'attends mon train... J'ai bien fais de mettre des chaussettes noires ce matin parce que quand je m'assois, il y a mon pantalon qui remonte.
- Tu vois, je te l'avais dis! Et sinon tout va bien? Ton train est arrivé à l'heure? - Ben... En fait, le train que je devais prendre à 12h16 était prévu à 13h06, donc j'ai pris celui de 12h23 qui est arrivé à 12h33 parce que lui avait 10 minutes de retard. Mais même en arrivant à 12h33, le 12h23 il est arrivé avant celui de 12h16. Moi en prenant le 12h23 à 12h33 ça m'a permis d'arriver à 13h15 au lieu de 13h16 si j'étais parti à 12h16; Ce qui de toute façon n'était pas possible puisque le 12h16 avait 50 minutes de retard et serait arrivé à 13h57. Moi en prenant celui qui est arrivé 15 minutes plus tard et qui avait seulement 10 minutes de retard, finalement je suis arrivé avec seulement 8 minutes de retard et j'ai gagné 45 minutes sur le train de 12h16, qui est arrivé au point de départ à l'heure où il est arrivé à destination. Donc... je suis content.
- Alexandre, tu peux répéter s'il te plait? J'étais occupée, j'ai pas écouté. »
.......Voyez, aucun dialogue possible. Alors que pourtant, on ne peut pas dire que je ne fais pas d'efforts. J'ai même pris un forfait téléphone King Size pour pouvoir lui parler plus longtemps. Mais de toute façon elle comprend rien. Elle comprend jamais rien ma femme.
.......Bon, je vais pas me prendre la tête avec ça maintenant. Il me reste que deux heures tranquille dans le train avant de rentrer chez moi et de la retrouver. Autant en profiter pleinement.
.......En parlant de train, le mien ne devrait pas tarder. Les hauts parleurs grésillent déjà. « Le train 8742 en provenance de Lille et à destination de Rennes a 50 minutes de retard... non, je déconne, il va entrer en gare. »
.......Ahhhh... Cette Martine! On rigole bien avec elle. Quand je repense à notre jeunesse... Quelle petite salope quand même, elle aimait bien ça quand on se retrouvait dans son arrière-boutique. Elle envoyait bien le pâté. Heureusement que ma femme n'était pas au courant, elle m'aurait bien accompagné à l'époque! Oui, parce que maintenant elle joue la sainte nitouche, impossible de voir un bout de fesse avec elle, et encore moins de le toucher… Mais qu'est ce que je me raconte là? Ça va pas la tête? C'est un coup à m'exciter ça! Olalala... Stop!
.......Ouf! Voilà le train. Voiture 24, place 68, je pose mes affaires et m'assois. Maintenant direction Rennes pour voir ma femme, c'est tout de suite moins excitant. Je regarde par la fenêtre les arbres défiler. A chaque fois, je peux pas m'en empêcher, je dois vérifier s'il n'en manque pas un. A l'aller, il y en a 1233 à distance maximale de trois mètres de la voie ferrée. À partir de maintenant, dans ce sens, je devrais en compter 1046. J'en suis au 238ième, et j'entends une voix de femme me demander si la place d'à côté est libre. Elle tombe mal. Je fais comme si de rien n'était, et je reste tourné vers la fenêtre, le regard fixé vers l'extérieur. Elle m'enquiquine celle-là, il y en a bien d'autres des places dans ce wagon! Mais elle insiste, elle devient lourdingue maintenant. J'ai du mal à rester concentré! Si je me retourne, j'espère qu'elle vaudra la peine que je laisse tomber mes arbres. Sa voix est quand même assez sensuelle. On sait jamais, c'est peut-être Miss France 1977, ma préférée. Avec la chance que j'ai en ce moment c'est pas impossible. Hier j'ai joué un Morpion, j'ai carrément gagné 5 euros! Alors, arbres ou Miss France? Miss France ou arbres? Je me retourne... Yes! Jackpot! C'est Martine!
Publié par Lia le 9.7.08 0 grain(s) de sel
petits plaisirs
Rendu qui est tombé à pic : La veille des soldes! Alors même en pleine préparation de déménagement, voilà une bonne excuse pour aller faire les magasins! Mes cadeaux pour me récompenser de ma brillante année d'archi! ;)
Publié par Lia le 26.6.08 0 grain(s) de sel
Le come back
Fini les projets de galerie d'art, de bibliothèque, et de logements étudiants! Fini les nuits blanches, le stress de finir à temps et les doigts plein de colle. Dernière maquette de rendu de l'année, et expédition à la benne pour se débarrasser des vieilleries!
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Publié par Lia le 25.6.08 0 grain(s) de sel
Nouvelle
J'ai quand même la chance d'avoir déjà eu mon rendu d'arts plastiques. Ca donne envie d'aimer les arts plastiques. Ca donne envie d'aller bosser sur un terrain vague tout pourri en plein milieu de Rennes. Oui, parce que durant tout le semestre en arts plastiques on a bossé sur un terrain vague tout pourri en plein milieu de Rennes où avant il y avait les papeteries de Bretagne.
Même si pour moi au deuxième semestre cette année, l'art plastique s'est transformé en atelier d'écriture. La promo s'est divisée en trois, et les deux autres groupes (In Situ et Utopie... ouais les noms déjà. Tu sais pas trop ce que tu vas faire dans ces ateliers) ont raté quelque chose d'énorme! On a écrit sur le terrain vague tout pourri en plein milieu de Rennes coincé entre le stade et le mail François Mitterrand.
Alors, non, je ne vais pas vous faire lire TOUS les textes que j'ai écris dans cet atelier moult intéressant, mais juste le dernier, le projet final. Bon, si vous me demander les autres (tout aussi intéressants que celui-ci) je vais la jouer cool et vous les montrer aussi.
Alors voilà, mon projet de construction sur le terrain vague tout pourri en plein milieu de Rennes entre le stade et le mail François Mitterrand choisit par nos profs d'arts plastiques pour ce deuxième semestre.
.........Après les Papeteries de Bretagne, les Papeteries de Cham, la Société Nouvelle des Papeteries de Bretagne, et Ménigault Bretagne, voilà aujourd’hui l’Usine à Points. Une usine qui fabrique des points. Deux points, point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension, point virgule, point à la ligne, point final.
Sans ce genre d’usine, la ponctuation n’existerait pas. Pas de livres, pas de manuels scolaires, pas de magazines, et pas de notices d’utilisation, ni de recettes de cuisine. Le problème se pose partout. Prenons comme exemple l'apprentissage de la lecture aux enfants, imaginez la difficulté sans l'existence des virgules! On nous apprend qu'elle sert au lecteur à reprendre sa respiration. Pas de virgule, pas de respiration... Et un tas d'asphyxiés.
Ce que les gens ignorent, c’est qu’avant qu’un manuscrit soit envoyé à un imprimeur, celui-ci passe par une usine à points. Des pages et des pages blanches sont tachetées de petits points avant d’être expédiées chez les imprimeurs de mots. Les points sont une propriété privée. Seules les usines à points détiennent leur secret de fabrication et sont en droit de les utiliser. La contrefaçon est fréquente, mais elle se distingue facilement par sa mauvaise qualité d’impression et le manque de netteté dans ses formes.
L’usine de Rennes, au croisement des rues de Lorient et Amiral Courbet fournit en moyenne 75 millions de points par an. Elle emploie une petite centaine d'employés, tous héritiers d'un savoir-faire familial.
Les points sont avant leur création une sorte de pâte visqueuse, qui ressemble à des flans à la framboise, plus gélatineux que les flans à la vanille. Sa couleur varie du rouge au violet selon les symboles de ponctuation. Les ouvriers disposent alors d’outils mécaniques pour presser, allonger, affiner, et tordre cette matière. Dans l’entreprise du point, on rejette massivement la robotisation. Rien ne vaut le travail manuel d’un artisan du point. La qualité se distingue immédiatement. La coloration des points est la dernière étape dans leur création. Les demandes des clients sont inscrites sur des bons de commandes répartis par cuves. Chacune est méticuleusement nettoyée après une teinte car beaucoup des artisans se droguent à la morphine pour rester éveillés jour et nuit et travailler sans interruption. Le risque qu'ils se jettent dans les cuves de couleurs qui contiennent de la morphine est trop important pour négliger leur entretien.
L’usine se divise en plusieurs ateliers. A son ouverture, chaque atelier était chargé de la création d’un type de point. Mais certains problèmes sont survenus dans le bon fonctionnement de l’usine. Les ouvriers passaient leur temps à défiler dans les ateliers pour s’assurer que leur formes de points s’accordent bien avec le reste de la production. A force de courir tous azimuts, des points de côté à répétition apparurent, les rendez-vous chez les médecins, et les arrêts de travail se multiplièrent. Il fallu leur mettre les points sur les i. C’est alors qu’on inventa le système de « Police ». C’est à la fois une sécurité pour le patron de l’usine qui sait que ses employés travaillent réellement sans distraction ; Et c’est en même temps un système d’organisation plus simple. Chaque ouvrier apporte aux points son propre caractère. Ainsi, toute sa gamme de points à la même particularité, du point d’exclamation au point virgule. Grâce à la Police, il n’y a plus de débordements, l’usine est méthodique et ordonnée.
Comme dans chaque manufacture, une partie résiduelle de la production est défectueuse. Celle de l'usine à points est stockée dans une pièce spéciale, à température constante de 12,5°c, et tapissée de fleurs fushias et oranges. Ces conditions sont indispensables pour maintenir les teintes des caractères de ponctuation en état. Des gros camions réfrigérés oranges et fushias viennent chercher des points trois fois par semaine. Ceux-ci sont discrètement acheminés dans des cimetières et conservés dans un aménagement souterrain. Dans ce lieu, la présence des résidents ne présente aucun risque de vol ou de dénonciation. Les points, virgules, points virgule, points d'exclamation, points d'interrogation, et autres points ratés en tout genre, sont revendus principalement à des médecins et des élèves de cours préparatoire. Si toutefois vous êtes intéressé par ce recèle de points, je vous invite à vous rendre au cimetière du Nord, cinquième allée, troisième gauche, tous les jours de 10h à 18h30.
Publié par Lia le 30.5.08 3 grain(s) de sel
Antipode girl
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Chez nous les bretons, il a plu toute la journée d'hier. Et non, ce n'est pas une habitude, donc oui, c'est désagréable et ça fout le moral dans les chaussettes. Le bon remède pour ça... Aller faire les magasins! Grand repérage de sandales. Mais je crois que les designers de chaussures ont encore du fil à retordre. Mais surtout, l'achat utile (pour une fois) qui me manquait : un bikini de chez Princesse Tam-Tam! Maintenant je n'attend plus que le soleil... et les vacances. :s
Publié par Lia le 25.5.08 4 grain(s) de sel